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Voici la page consacrée aux recherches sur mon grand-père: Pierre Chassé. J'ai fait des recherches avec ma cousine Anaïs au musée de la Résistance de Meximieux et nous publieront ici les résultats. Vous pouvez télécharger un petit recueil qu'il a écrit et qui est accompagné de photos. il est faut avoir PowerPoint pour le lire et il est zippé.
Journal de Pierre Chassé (747Ko)
Voici le texte de ce journal
UNE TRANCHE DE VIE DE PIERRE CHASSE Ces quelques photos retracent une partie de ma jeunesse : 1939-1945, la Seconde Guerre Mondiale… JANVIER 1939 Scolarité sanctionnée par un Brevet d’Etat. Je commence ma vie active en étant employé aux écritures chez Hayaux du Tilly, agent de change parisien. SEPTEMBRE 1939 La France déclare la guerre à l’Allemagne, l’Angleterre en fait autant 2 jours après.
JUIN 1940 L’armée allemande se dirige sur Paris. Des centaines de milliers de parisiens fuient la capitale. Je pars en vélo, destination Oudon (Loire-Atlantique). Je rencontre les premières troupes allemandes : toute la partie Nord de la France est envahie… 18 Juin : de Londres, le Général De GAULLE appelle tous les français à continuer le combat. Comment le rejoindre ? 22 Juin : l’armistice partage la France en deux. Au nord de la Loire, c’est la zone " occupée " administrée par les autorités allemandes. Au Sud, c’est la zone " libre " placée sous l’autorité du gouvernement de Vichy.
JANVIER 1941 Je quitte Paris et franchis clandestinement la ligne de démarcation. A Toulon, je m’engage dans une unité d’Afrique du Nord… mais 48 heures plus tard l’interdiction rendant impossible mon départ, mon projet doit être modifié et c’est dans une unité de chasseurs alpins située en métropole que se fera mon apprentissage de soldat. Engagé volontaire le 26 Mars 1941 au 20ème BCA (Bataillon de Chasseurs Alpins), cantonné à Digne dans les Alpes Maritimes. Je suis fier d’être chasseur alpin, d’apprendre l’art militaire, dans l’espoir d’un jour libérer la France de ses occupants.
NOVEMBRE 1942 L’armée allemande franchit la ligne de démarcation. La France est entièrement occupée. Le 27 Novembre, l’armée d’armistice est dissoute, les militaires sont renvoyés dans leurs foyers. Mon foyer, c’est celui de mon père à Clamart qui est veuf, ma mère étant morte en 1935. Mon ancien employeur accepte de me reprendre le 17 décembre 1942 . Ma seconde période d’employé d’agent de change sera courte.
AVRIL 1943 Le Service de Travail Obligatoire me convoque et me remet un ordre de départ prévu le 6 Avril 1943 pour l’Allemagne. Je décide de ne pas partir travailler pour l’occupant. Devenu " réfractaire ", je quitte Clamart pour Paris. Je suis hébergé par l’intermédiaire de camarades étudiants d’abord dans le quartier latin puis dans un appartement de Montmartre. Cet appartement est devenu vide car ses occupants, des israélites l’ont quitté pour ne pas être déportés… Londres… J’attends un départ pour Londres, mais le départ promis ne vient pas assez vite pour moi. Je ne peux continuer à vivre sur mes économies, risquer les rafles, les contrôles d’identité par les policiers français ou allemands. Il me faut trouver une solution le plus rapidement possible…
AOÛT 1943 Solution inattendue : ce ne sera pas Londres mais le " MAQUIS ". Mon cousin André JACQUESON m’obtient un lieu de rendez-vous à Grenoble et un signe de reconnaissance pour celui qui nous prendra en charge… Vu de Paris, le maquis c’est l’inconnu… nous décidons cependant de tenter l’aventure ! Quatre " clamartois " vont prendre le " maquis " : Roger BERNARD devient ‘Archer’ , François BENEZY devient ‘Hannibal’ , Alban PERRIER devient ‘Bambi’ et moi Pierre CHASSE devient ‘Ludo’. Dans la vie clandestine de la résistance, chaque personne n’est connue que par un pseudonyme, un nom de guerre. 27 Août : nous quittons Paris pour Grenoble. Le contact est établi avec le service " PERICLES ". Nous sommes dirigés sur un camp de triage situé en altitude près de Cuculet non loin de ce qui deviendra les Deux-Alpes. Nous occupons un chalet d’alpage.
SEPTEMBRE 1943 Nous sommes déplacés à Theys (Isère) puis Lamoura (Jura) lieu de l’Ecole des Cadres des Maquis de la Région Militaire R1 (Rhône-Alpes).
OCTOBRE 1943 Le groupe se sépare : Archer et Bambi restent sur place. Hannibal et moi sommes envoyés dans la maquis de l’Ain. Conditions d’habitat assez rudes, mais vie relativement calme. Les maquis de l’Ain sont déjà bien armés. La journée commence par le salut aux couleurs. Puis travaux de défense ou d’aménagement du camp, corvées.
NOVEMBRE 1943 Le 10, le chef du maquis de l’Ain, le colonel ROMANS m’envoie en mission à Oyonnax. Un résistant sédentaire me fait reconnaître un itinéraire. C’est par là que défileront , malgré l’interdiction de toute manifestation, les maquisards demain. Le 11 à 12 heures un convoi de 6 camions et de 2 voitures arrive à Oyonnax. Une centaine de maquisards défilent, officiers en tête, drapeaux et garde d’honneur, suivant l’itinéraire reconnu par moi Nous nous rendons au monument aux morts pour y déposer une croix de lorraine " les vainqueurs de demain à ceux de 1914-1918 " Surprise, acclamations, accueil délirant de la population. Ré-embarquement dans les camions, retour dans les camps d’origine sans aucun incident.
DÉCEMBRE 1943 Le camp des Granges se transporte dans la région de Brenod, sur le plateau d’Hauteville. Entraînements, réception de parachutages. Les GMR (police de Vichy) viennent en reconnaissance. Pas de violence, palabres, mais…
FÉVRIER 1944 Les allemands attaquent en force. Le 6, nous sommes surpris à 5 par un camion. Trois camarades sont tués, avec la quatrième qui est blessé nous échappons à nos poursuivants. Le 8, je suis avec le PC départemental. Nous sommes 20 hommes dans une ferme isolée en montagne. Une centaine d’allemands cernent notre refuge. Nous effectuons une sortie : 10 des nôtres sont tués, blessé je parviens à m’échapper.
MARS 1944 Guéri de mes blessures, je reçois le commandement d’un camp de 40 nouveaux arrivants.
AVRIL 1944 Attaque générale par des troupes évaluées à 2 divisions. Mon camp n’est pas engagé.
JUIN 1944 Débarquement allié. Nous coupons toutes les routes importantes sur l’axe Lyon-Genève.
JUILLET-AOUT 1944 Violents combats, les allemands cherchent à se dégager. Nous faisons jonction avec les américains. A côté d’eux, nous nous battons à Meximieux.
SEPTEMBRE 1944 Les allemands sont en déroute. Le sol français est libéré . L’action des maquisards en tant que combattants clandestins est terminée. Les FFI de l’Ain seront dissous.
ce témoiniage est aussi disponible sur le site : http://www.sfdauphine.org/
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