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1) La défaite française B) La nomination du maréchal PÉTAIN. B) La nomination du maréchal PÉTAIN.
Dès le 19 mai, on envisage " l’éventualité d’une cessation des combats ". WEYGAND adresse, en effet, au président du Conseil, Paul REYNAUD, un rapport où il énonce cette possibilité. Le sujet est alors lancé : deux camps s’affrontent parmi les responsables civils et militaires. Le 5 juin, Paul REYNAUD remanie son gouvernement : l’entrée comme sous-secrétaire d’état à la Guerre du colonel De GAULLE est cependant compensée par la pro-motion de Paul BAUDOIN, sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères et d’Yves BOURTHILLIER, ministre des Finances, qui rejoignent rapidement le camp de l’Armistice. Le 13 juin, le maréchal PÉTAIN s’y rallie ouvertement. Au cours de Conseil des Ministres du 15 juin 1940, les deux thèses s’affrontent. Paul REYNAUD et une petite majorité de son cabinet admettent que la bataille est perdue : il est favorable à une capitulation, mais pas un armistice qui est un accord politique, contraire à l’accord franco- britannique qu’il a signé le 28 mars 1940. La capitulation n’interrompt pas les hostilités, les pouvoirs civils seraient transférés en Afrique du Nord. L’autre partie rétorque alors que c’est contraire à l’honneur de l’armée et prône l’Armistice.
Le Conseil des Ministres ayant refusé une surprenante proposition d’union totale franco- britannique présentée par le général De GAULLE, Paul REYNAUD découragé, démissionne le 16 juin. Aussitôt, le président LEBRUN fait appel au maréchal PÉTAIN pour lui succéder. De suite, le nouveau ministre des Affaires Étrangères, BAUDOIN fait de-mander aux allemands par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Espagne les conditions de la paix et le jour suivant le maréchal PÉTAIN déclare solennelle-ment que la France doit cesser le combat. La délégation française est alors convoquée par le régime nazi le 21 juin dans la clairière de Rethondes dans le wagon reconstitué du maréchal FOCH.
Cet armistice, un nouveau " diktat " est très sévère : les deux tiers du territoire sont livrés à l’occupation de l’ennemi (art. 2) et est occupé : tout l’est, le nord, le centre jusqu’à la Loire et la zone littorale de Dunkerque à Bayonne. L’armée est démobilisée (art. 4) : la France a droit à une force de police de 100 000 hommes appelée l’ " armée de l’armistice ". Les réfugiés allemands sont livrés aux nazis (art. 19). Les prisonniers français sont maintenus en captivité jusqu’à la conclusion de la paix (art. 20). La France conserve son Empire et sa flotte mais qui est, bien entendu, désarmée et qui doit demeurer dans ses ports d’attache. La conservation de l’Empire et de sa flotte étant plus due à une convenance stratégique de la part d’HITLER qu’à une concession obtenue par les négociateurs français. En zone nord, les allemands incorporent les trois départements de l’Alsace-Lorraine au Reich : ils sont administrés par les " Gauleiter ", fonctionnaires allemands . La langue française est interdite et les indésirables sont brutalement expulsés. Le Nord-Pas-de-Calais est rattaché administrativement à la Belgique occupée. Une " zone interdite " dans le nord-est de la Picardie à la Lorraine est créée. Les populations qui ont fuit pendant l’exode ne peuvent y retourner. L’Allemagne réclame 400 millions de francs par jour à la France.
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